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[Gabon] l’arrestation du journaliste Harold Leckat

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Dans une récente publication diffusée sur les réseaux sociaux en date du 16 octobre dernier, Alain Claude Bilie-By-Nzé, ancien Premier ministre, désormais opposant au régime en place et président du parti politique Ensemble pour le Gabon, s’est insurgé contre les justifications avancées pour expliquer l’interpellation musclée du journaliste Harold Leckat à son arrivée à l’aéroport international de Libreville.

Pour l’homme politique, l’argument brandi selon lequel le journaliste aurait bénéficié d’un contrat passé de gré à gré avec une entité publique relève du grotesque, dans la mesure où « au Gabon, plus de 95 % des marchés publics sont attribués sous ce mode ». « À vouloir absolument trouver une logique à une cabale aussi grossière, on ne rencontre que le ridicule, et l’on y plonge pieds et mains liés », a-t-il lancé, visiblement indigné.

Selon lui, même si les faits reprochés à Harold Leckat étaient avérés, ils ne sauraient être assimilés à un détournement de deniers publics, car rien ne prouve que ce dernier ait été ordonnateur ou gestionnaire de fonds étatiques. D’après l’ancien chef du gouvernement, une telle affaire relèverait tout au plus du tribunal de commerce, puisqu’il s’agit d’un litige contractuel entre deux entités disposant de la personnalité juridique.

« Dans ce genre de différend, les parties se concertent, et, en cas de désaccord persistant, c’est au tribunal du commerce de trancher », rappelle-t-il, soulignant le caractère disproportionné et arbitraire de l’arrestation.

Autre motif évoqué par les autorités : l’absence de mise en concurrence dans l’attribution du contrat. Un argument que Bilie-By-Nzé balaie d’un revers de main : « Soit. Mais alors, qu’en est-il des innombrables entreprises, près de 97 % selon les chiffres du ministère de l’Économie et des Finances, ayant obtenu des marchés publics sans appel d’offres ? »

Pour l’ancien Premier ministre, le pouvoir ne serait crédible que s’il appliquait la même rigueur à l’ensemble des acteurs économiques concernés. À défaut, ce deux poids deux mesures prouve à ses yeux qu’il s’agit bien d’une manœuvre politique déguisée en procédure judiciaire, la plainte de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) servant simplement d’alibi maladroitement orchestré pour justifier un acte de répression prémédité.

« Ma position publique sur ce dossier s’en trouve ainsi pleinement renforcée », a conclu Alain Claude Bilie-By-Nzé, dénonçant une dérive inquiétante contre la liberté de la presse et la justice équitable au Gabon.

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Léo L@pach -

Diplômé en science de l'information et de la communication, journaliste reporter images.

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