Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi une date symbolique pour officialiser la libération du lieutenant Kelly Ondo Obiang et de ses compagnons. Ce 30 août, jour de célébration du « Coup de Libération », ils ont quitté la prison centrale de Libreville après plus de six années de détention. Cette décision s’inscrit dans le prolongement de l’amnistie annoncée en conseil des ministres le 12 août dernier pour les membres du CTRI et les auteurs du coup d’État manqué de janvier 2019.
Le lieutenant Kelly Ondo Obiang, accompagné d’Estimé Manongo Bidima et de Dimitri Nze Minkom, avait pris part le 7 janvier 2019 à une tentative de renversement du régime d’Ali Bongo Ondimba. Selon ses déclarations, son action faisait suite à l’AVC qui avait frappé le chef de l’État en 2018, avec pour objectif de faire constater la vacance du pouvoir prévue par la Constitution. L’opération, rapidement maîtrisée par les forces de sécurité, avait conduit à leur arrestation et à leur incarcération.

À leur sortie, le lieutenant Ondo Obiang a accordé sa première interview à notre confrère Brice Ndong à sa sortie de la prison centrale, rappelant ses motivations de l’époque. Il a évoqué son attachement aux principes républicains et au respect des institutions, tout en soulignant le poids des années passées en détention. Sa libération, largement relayée, marque un tournant dans la réconciliation nationale engagée par les autorités actuelles.
En choisissant le 30 août pour cet acte, le chef de l’État a voulu associer ce geste de libération au sens que revêt la date pour son régime. Le « Coup de Libération », célébré pour la deuxième fois cette année, fait référence au renversement d’Ali Bongo par l’armée en 2023, que les nouvelles autorités présentent comme un moment de rupture et de refondation nationale. La libération des anciens putschistes vient ainsi s’inscrire dans une volonté affichée de tourner la page des divisions.

Au-delà de l’événement, le signal envoyé est politique. Le président Oligui Nguema cherche à promouvoir l’idée que tous les fils du pays, même ceux qui ont contesté le pouvoir hier, peuvent contribuer au développement du Gabon. Dans un contexte post-transition où la Vème République suscite attentes et interrogations, la libération de Kelly Ondo Obiang et de ses compagnons pourrait renforcer l’image d’ouverture et de réconciliation recherchée par les nouvelles autorités.
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