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[Gabon] Taxe forfaitaire d’habitation : le Grand Libreville privé d’électricité pendant plusieurs heures

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Dans un communiqué officiel, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a indiqué qu’un incident technique était à l’origine de cette panne, évoquant des perturbations importantes sur le Réseau interconnecté de Libreville.

Le Grand Libreville a été plongé dans une coupure générale d’électricité le vendredi 12 décembre, aux environs de la matinée, une interruption qui s’est prolongée jusqu’au petit matin du samedi 13 décembre.

Cet incident majeur est intervenu dans un contexte social et politique déjà tendu, marqué par les débats suscités par l’instauration prochaine de la taxe forfaitaire d’habitation (TFH), dont le recouvrement est prévu via les factures d’électricité.

Dans un communiqué officiel, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a indiqué qu’un incident technique était à l’origine de cette panne, évoquant des perturbations importantes sur le Réseau interconnecté de Libreville. L’entreprise n’a toutefois pas fourni, dans l’immédiat, de détails techniques supplémentaires sur la nature exacte de la défaillance.

Sur le terrain, cette explication n’a pas suffi à apaiser la colère et l’exaspération des usagers, déjà confrontés à des coupures récurrentes d’électricité et d’eau.

Dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment à Montagne Sainte ou à Nkembo, des habitants ont exprimé leur incompréhension face à l’introduction d’une nouvelle taxe dans un contexte où la qualité du service public demeure jugée insuffisante. Pour beaucoup, la concomitance entre la panne et le débat autour de la TFH renforce le sentiment d’un décalage entre l’effort fiscal demandé aux ménages et la réalité des services rendus.

Du côté des autorités, la taxe forfaitaire d’habitation est présentée comme un instrument de mobilisation de ressources publiques, destiné à consolider les finances de l’État et à soutenir les priorités nationales, notamment en matière d’infrastructures, de services publics et de développement économique.

Les communications officielles précisent que cette taxe n’a pas vocation à financer directement la SEEG, mais relève du budget général de l’État. Son prélèvement via les factures d’électricité repose essentiellement sur un choix de modalité de collecte, facilité par la base de données centralisée de la SEEG, sans modifier les missions de l’entreprise, qui demeurent limitées à l’exploitation et à la distribution de l’eau et de l’électricité.

La situation actuelle met toutefois en lumière une réalité structurelle largement documentée : la vétusté des infrastructures énergétiques et hydrauliques constitue l’un des principaux facteurs expliquant les dysfonctionnements récurrents du service.

Le gouvernement lui-même reconnaît l’ampleur des besoins. Selon le ministre de l’Accès universel à l’eau et à l’énergie, les investissements nécessaires sont estimés à environ 2 100 milliards de FCFA sur sept ans, soit près de 300 milliards de FCFA par an, afin d’atteindre, à l’horizon 2032, un taux d’accès de 95 % à l’eau potable et de 90 % à l’électricité.

À plus large échelle, la Banque africaine de développement estime que le Gabon devra mobiliser environ 1,18 milliard de dollars par an jusqu’en 2030 pour financer ses infrastructures, tous secteurs confondus.

Après l’incident, la SEEG a présenté ses excuses à ses clients, indiquant que des travaux de réparation avaient été engagés rapidement, permettant un rétablissement progressif de l’électricité dans les zones touchées. Malgré ces interventions, la confiance des usagers reste fragile, nourrie par la répétition des incidents et l’absence de résultats perçus à court terme.

Dans ce contexte, la panne du 12 décembre agit comme un révélateur des tensions accumulées. Pour une partie de la population, elle ravive également le souvenir d’autres prélèvements existants, tels que la contribution pour l’enlèvement des ordures ménagères, appliquée depuis plusieurs années via les factures d’électricité, dont l’impact concret sur l’amélioration des services publics reste difficilement perceptible. En l’absence d’évaluations publiques détaillées sur l’utilisation et les résultats de ces taxes antérieures, le scepticisme demeure fort quant à l’effet réel que pourrait avoir la taxe forfaitaire d’habitation sur l’amélioration du cadre de vie.

Entre exigence de redressement des finances publiques et attente d’un service public fiable et continu, l’épisode du black-out du Grand Libreville illustre ainsi l’un des défis majeurs auxquels font face les autorités : restaurer la confiance, en articulant plus clairement l’effort fiscal demandé aux citoyens avec des résultats visibles et mesurables sur le terrain.

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Léo L@pach -

Diplômé en science de l'information et de la communication, journaliste reporter images.

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